Les SA Vierzon avaient besoin de la victoire pour ne compter que sur eux même à une journée de la fin du championnat. Dans une rencontre toujours un peu spéciale quand il s'agit d'un derby, les Tourangeaux n'ont pas fait de cadeaux ... Les Vierzonnais n'avaient pas l'intention d'en faire non plus ... et pourtant !
VIERZON (stade Robert-Barran). SA Vierzon bat US Tours 20-18 (mi-temps : 10-3). Arbitre : M. Burillon (Comité du Lyonnais). Temps agréable, bon terrain, 450 spectateurs environ.En réserve. SA Vierzon bat US Tours par forfait.Les points. SA Vierzon : trois essais de Poulain (7e), collectif (40e), Patane (56e ), une transformation (56e) et une pénalité de Franke (70e).
US Tours. Deux essais de Munoz (48e) et Ruquier (53e), deux pénalités (34e, 66e) et une transformation d'Amirault (53e).
Cartons jaunes. Micalef (66e) à Vierzon ; G. Lallemand (66e) et Dioton (69e) à Tours.
Jouer tous les ballons à la main, face au vent, tel était le message qu'avait fait passer Olivier Lutringer lors de la "causerie" d'avant-match dans le vestiaires saviste. Une causerie que l'on qualifiera de "psychologique" à voir la tronche des 22 Berrichons à leur entrée sur la pelouse.
Et, de jeu à la main, durant la première période, les Savistes ne s'en sont pas privés. Même, on pourrait regretter qu'ils aient été trop joueurs, c'est dire !
En terme d'efficacité par contre, ça pêchait un peu. Et on se disait que le 10-3, à la pause était vraiment mal payé. 20 pions de mieux, c'est au bas mot ce que les locaux auraient dû inscrire dans ces quarante premières minutes.
Au contraire, Tours était toujours dans le match, toujours la tête près du bonnet, la morgue toujours aussi vivace et les prétentions intactes.
Une pénalité d'Amirault avait fait le pendant aux deux essais, en force pour Poulain, pour sa dernière incursion sur la pelouse de Robert-Barran, et collectivement ( les derniers à se relever étaient Robert et Astier) juste avant les citrons. Finalement, on avait envoyé du jeu, créé des brèches, mais les Bleu et Blanc avaient du se contenter de revenir à du jeu au près pour concrétiser une domination territoriale évidente. Van Wick, blessé, n'arrivait pas à trouver le milieu des perches, l'arrière d'Indre-et-loire, Amirault, faisait à peine mieux cependant...
De retour sur le pré, les SAV poursuivaient leurs envolées vers les extérieurs et les défenses prenaient le pas sur les attaques. Pourtant, c'est avec un groupé pénétrant gagnant que Tours recollait au planchot: Munoz enfonçait le clou pour un essai, lui aussi en force, au bas d'une touche à 5 m de l'embut vierzonnais. Et les hommes de Da Cruz et Lutringer envoyaient encore la balle à l'aile pour ... un essai en contre de 70 m de Ruquier. 10-15 pour Tours et la tension, sur et hors de la pelouse devenait palpable.
L'essai de Patane, avant l'heure de jeu, dans la continuité de celui de Ruquier, redonnait une grosse bouffée d'oxygène aux Vierzonnais qui ajoutaient les deux points de la transformation par Franke.
Les placages, corrects mais appuyés, étaient nombreux. L'engagement était de tous les instants et les fautes aussi... Amirault en profitait pour inscrire une deuxième pénalité et faire repasser les siens en tête au tableau d'affichage . 17-18, un gros quart d'heure à jouer et de l'envie, encore de l'envie, de la hargne, des fautes et des choix pas toujours judicieux. Même, un petit coup de pied dans l'embut de l'US Tours pouvait subir un meilleur sort. Puisque les jambes ne permettaient pas de passer devant, c'est avec les pieds que Vierzon reprenait l'avantage sur une pénalité de Franke à dix minutes de la fin du temps réglementaire. Une poignée de minutes qui s'avéraient particulièrement difficile pour tous les acteurs de la partie mais aussi pour les quelques 450 spectateurs de ces débats de bonne qualité, la tension en plus. Quand on sait que, à la même heure, le club phare de football local et l'équipe de N3 du handball vierzonnais évoluaient à domicile, on peut juger de l'engouement qu'avait suscité ce derby du Centre.
Cela dit, le score n'évoluait pas et Vierzon pouvait savourer ce succès qui permet d'envisager des jours moins compliqués en Fédérale 2, la saison prochaine. Une joie qui contrastait avec l'attitude, pour le moins peu dans l'esprit du rugby, de certains éléments tourangeaux.
Un constat cependant, comment un club peut-il envisager de jouer les phases finales, et les premiers rôles, sans présenter d'équipe réserve?